« On connaît l’histoire de Shirobei Akyama qui se heurtait sans cesse à la même question, sans pouvoir y répondre :
Opposer la force à la force n’est pas la solution car la force est battue par une force plus forte. Alors, comment faire ?
Opposer à la raison une autre raison n’est pas la solution, car il y aura toujours une plus forte qui aura raison de nos raisons. Alors comment faire?
Shirobei Akyama reçut la réponse en écoutant les arbres dans le silence de son jardin ; Un matin, tandis qu’il se promenait, il entendit le craquement d’une branche de cerisier qui cassait net sous le poids de la neige…
Quelque part plus loin, il aperçut un saule au bord de la rivière…les branches souples du saule s’inclinaient sous le poids de la neige ; arrivées jusqu’à terre, elles se libéraient doucement de leur fardeau et reprenaient alors leur place, intactes.
C’est dans le mouvement et l’immobilité du saule que Shirobei reçut l’illumination….
A la suite de Lao Tseu, il devint un “vieillard enfant”, un « sage aux longues oreilles”.
Savoir plier pour mieux se redresser, savoir s’incliner pour rester debout. Vaincre le dur et le solide : être souple et tendre comme une eau vive. La rigidité mène à la mort, souple est le chemin de la Vie !
Shirobei Akyama transforma ainsi sa vie. Il se mit à l’école du saule (Yoshinryu). Il apprit à vaincre sans combattre et à guérir sans “opérer», puis il invita quelques amis à venir écouter les arbres de son jardin. »
Extrait L’art du Saule, Pour un Antropocène éclairé, Jean-Yves Leloup, 2019
Sortir de la « victimite »
Dans un contexte social tendu, évoquer la victimite peut paraitre provocateur. Je crois effectivement que notre culture française est coincée dans le triangle Victime-persécuteur-sauveur qui mène inexorablement au conflit et au sentiment d’impuissance. J’assiste à la...