Cette question de la légitimité ou non légitimité est souvent évoquée dans les coachings et supervisions.
On l’appelle parfois le complexe de l’imposteur.
A l’origine de ce sentiment, une perception de soi, courante dans nos conditionnements occidentaux, qui fait dépendre de notre compétence et/ou de notre expérience, l’estimation de notre valeur intrinsèque. Une confusion entre « faire » et « être » qui nous empêche de nous exposer au regard des autres tant que nous n’avons pas tel ou tel niveau, diplôme, appartenance, ou validation par un tiers légitime, lui.
Et force est de constater que nous n’avons pas tous la même exigence avec nous -même. Pour beaucoup, l’origine se situe dans l’enfance et dans les efforts qu’il a fallu faire pour obtenir l’amour et la reconnaissance nécessaires à notre survie. Ce qui ne signifie pas qu’il faut faire une « thérapie ».
Le chemin d’individuation nous invite à prendre le risque de nous montrer à partir d’un regard confiant, positif et réaliste sur soi, quelques soit l’ « accréditation » extérieure.
Et fondamentalement, cette question est pour nous tous, la révélation de nos identifications, de notre dépendance à notre image extérieure et de notre manque à Être tout simplement.
« Personne ne peut vous faire sentir inférieur sans votre consentement. » – Eleanor Roosevelt
Le rôle éventuel d’un coach professionnel peut être multiple.
Ce rôle va différer selon les besoins identifiés de la personne et son niveau de conscience.
Tantôt une posture parentale sera temporairement nécessaire pour poser un cadre qui autorise la personne à oser faire des expériences par petites touches, valider et soutenir les étapes qu’elle aura franchies, et donner notre propre sentiment sur sa valeur éprouvée …
Préalablement il convient de vérifier que le projet que la personne souhaite mettre en place vient d’un élan du cœur et pas d’un « il faut, je dois pour être quelqu’un de bien, faire telle ou telle chose ». Ce sens profond est ce qui lui donnera la force d’oser.
Parfois une posture adulte sera directement envisageable, en invitant à chercher des feed-backs objectifs auprès de pairs ou de proches. Mais aussi, en développant l’autoréflexivité plutôt que le jugement à partir d’une observation bienveillante et objective des expériences.
C’est la capacité d’auto-reconnaissance qui peut réparer l’égo blessé.
Il peut aussi être utile de repenser les places et les positionnements que nous avons non seulement pris l’habitude de prendre mais aussi donné à autrui. Les comparaisons sont le lot de tant de souffrances injustifiées !
Enfin, contribuer en tant que coach à sortir d’un système « d’estime de soi » (évaluation permanente), c’est contribuer à une conscience de l’amour de soi et de la valeur inconditionnelle de notre Être, en permettant au coaché de se rencontrer dans les différentes facettes de lui-même, y compris celles qui maintiennent un regard méprisant sur sa valeur, et d’entrer en amitié avec chacune d’elles.
Un dialogue avec les différents aspects intérieurs de soi, développe un moi conscient non jugeant et ouvre le cœur à écouter ses élans.
Aux Etats unis où le droit à l’erreur est culturellement beaucoup mieux toléré, ces questions de légitimité sont beaucoup moins actives : l’expérimentation prime.
Quelles expériences vous empêchez-vous de faire actuellement pour des questions de légitimité ?
Quand laissez-vous votre être profond exprimer librement ce qu’il a à donner ?