A l’approche de l’été, le monde semble s’écrier en chœur : « ouf ! on va enfin avoir le temps de se poser ».
Alors, on enfourche notre moyen de transport préféré, on file en d’autres lieux, on revient et on se dit que c’est passé trop vite et qu’on n’en a pas assez profité. Étrange époque où le temps se rétrécit subjectivement alors qu’il ne cesse de s’emplir objectivement et que nous multiplions les outils magiques pour « gagner
du temps ».
Est-ce de repos dont nous avons besoin ou de distinction entre les temps d’activité et de repos ?
De quoi la lenteur est-elle associée ? à quoi résiste-t-elle ? au profit de quoi ?
Notre problème est-il de ralentir ou de retrouver le sens de la durée, l’épaisseur de la durée ?
Nous devons tenter de construire nos actions dans une temporalité distincte de la temporalité dominante, tout simplement parce que cette temporalité dominante est en réalité celle de la sacro-sainte efficacité productive.
« Suivons les traces lumineuses de ceux qui vont par les sentes à la force tranquille du mollet, embarquons sereinement sur les « chemins qui marchent » et goutons en gourmets les mots qui les racontent. » nous dit Antoine de
Baecque auteur de « écrivains randonneurs »
Alors je vous souhaite chaleureusement que ces vacances vous permettent l’expérience de la force tranquille née d’une lenteur improductive.